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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 05:30

En 1992, John Guthrie, un peu "chasseur de trésors" à ses heures, découvre, en rade de Dzaoudzi vingt quatre canons en fonte de fer, éparpillés en deux groupes de part et d'autre d'une "patate de corail". Quatre de ces pièces d'artilleries furent remontées à la surface et sont, depuis quelques années maintenant, exposées dans un petit local de la MAPAT.

Leur datation est acquise: il s'agit de canons de fabrication anglaise (arsenaux de Woolwich sur la Tamise) datés du dernier quart du XVIIe siècle. H.D. Liszkowski en a publié la description (2000, pp 196-197). Le plus grand, la "couleuvrine" pèse plus de deux tonnes, le plus petit "sacre" ou "mignon" (quelle poésie!) ne pèse qu'une demi-tonne!

 

 

 CanonCanons du Ruby exposés à Dzaoudzi

 boulets

 

 

John Guthrie a émis l'hypothèse qu'il pouvait s'agir ici des canons du "Ruby", navire anglais de la Compagnie des Indes britannique, qui fit naufrage à Mayotte en 1699. Aucune épave n'étant associée à ces canons, il imagine que des pirates auraient tenté de récupérer l'artillerie du navire, et que leur radeau aurait fini par chavirer. Daniel Liszkowski a une explication plus convaincante:  la disposition des canons séparés en deux groupes de part et d'autre d'un récif, suggère le scénario classique du navire qui talonne un récif et qui se déleste de son artillerie pour pouvoir repartir. Rien n’atteste en réalité que ces canons appartiennent au «Ruby»: les escales de navires anglais étaient fréquentent à la fin du XVIIe siècle.

Ces signes spectaculaires de la présence européenne à Mayotte au XVIIe siècle ne sont pas uniques, des canons identiques font la joie des plongeurs au large de l'îlot Handrema par exemple. Le lagon de Mayotte présente de nombreuses épaves, quelquefois de simples grappins ou ancres, quelquefois plus..., les récits du XVIIe et XVIIIe siècle signalent beaucoup de naufrages dans ses eaux. Ainsi, en 1720, le célèbre pirate Olivier Levasseur, dit Labuse, y perd son navire, "la Reine des Indes" après avoir confondu Mayotte pour Mohéli, erreur classique causée par l'imprécision des cartes de l'époque.

 

Toute nouvelle découverte est à signaler auprès du DRASSM (Direction de la Recherche Archéologique Subaquatique et Sous-marine).

 

M.Pauly

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Abstract

 

The Society of Mayotte History and Archaeology (SHAM) was founded in 1990. For the last twenty years it has undertaken archaeological researches on the island in close connection with the French National Cultural Authorities (DRAC) and the Centre d'Etude et de Recherches sur l'océan Indien occidental et le Monde Austronésien (formerly CEROI, nowadays CROIMA, INALCO, Paris). Several archaeological sites have already been discovered and studied. Besides, the Society has played a part in the elaboration of the island archaeological map. Its members have published many articles and books.

 

Key words: archaeological excavations, Comoro Islands, Mayotte island, Indian Ocean, cultural traditions, Swahili and Malagasy civilisations, Austronesian civilisation, history, mediaeval pottery, stone architecture, Dembeni civilisation, island civilisation, islamisation, shirazi sultanate, islamic civilisation, mediaeval trade, human migrations.

 

Treize siècles d'histoire!

Sgraffiato à voluteCe site propose la découverte de la recherche archéologique à Mayotte, facette peu connue de son patrimoine historique, riche d'une occupation humaine attestée dès le VIIIe siècle après J-C.

C'est uniquement l'histoire ancienne  ou pré-coloniale de Mayotte, antérieure à sa cession à la France en 1841 qui est présentée ici.