Ce couvercle a été découvert dans un contexte funéraire lors de la fouille de sauvetage du cimetière musulman de Dzaoudzi (opération DRAC-MAPAT-SHAM d'août 2011).
Il présente de très grandes similitudes stylistiques avec la culture matérielle du Nord-Est de Madagascar, notamment la tradition vohémarienne du XIVe-XVIIIe siècle et témoignerait de contacts entre Mayotte et les populations islamisées de Vohémar, les Rasikaji, assimilés au peuple Betsimissaraka depuis le XVIIIe siècle. En 1838, le Britannique J.S Leigh signale en effet à Dzaoudzi la présence de Betsimissaraka ayant fui leur contrée après les conquêtes Merina (C. Allibert, 1999, "le journal de J.S.Leigh à bord du Kite", Etudes Océan indien 27-28, p120).
Ce couvercle a été retrouvé volontairement brisé à l'intérieur d'une fosse et était accompagné de restes culinaires composés d'ossements de tortue. La présence sur ce même site de sépultures musulmanes (caractérisées par un corps orienté tête à l'Est, face tournée vers le Nord avec une pierre de calage sous la nuque) et de dépôts funéraires d'inspiration malgache semble être révélateur d'un intéressant syncrétisme religieux entre les rites funéraires musulmans et malgaches. La récente conversion à l'islam d'Andriantsouli et de ses guerriers sakalaves (en 1838) pourrait suggérer une chronologie pour ces tombes qui seraient datées par le mobilier associé de la fin du XVIIIe siècle et du début XIXe siècle.
Ce couvercle que j'ai remonté lors de mon étude, pour la DRAC, du mobilier archéologique de la fouille de Dzaoudzi est aujourd'hui conservé à la réserve archéologique de la MAPAT.
M.Pauly