Carte tirée de H.D. Liszkowski 2000, Mayotte et les Comores, escale sur la route des Indes aux XVe et XVIIe siècles,
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Malgré ses imprécisions, notamment pour le tracé des côtes et les toponymes, dues à la faiblesse des escales européennes à Mayotte (les autres îles, surtout Anjouan, sont beaucoup mieux cartographiées), cette carte mentionne clairement la capitale du sultan sur la côte ouest ("Legatonghill" pour Tsingoni) ainsi que la mosquée qui s'y trouve. Plusieurs baies où des lieux d'escales sont indiquées par des ancres: on reconnaît, au nord-ouest, grâce à l'îlot au large de la côte la baie de Mtsamboro (indiqué "Maricham") et la baie de Bandrélé (indiqué Bancanier pour buquini, le lieu des Malgaches? ). La ville de Bancanier/Bandrélé est indiquée ici comme "la princiale ville pour le commerce" avec pour preuve la représentation d'un navire arabe. Le cartouche inciste sur la richesse agricole de l'île, surtout du riz de montagne (paddy) que des navires arabes viennent échanger comme au nord-ouest de Madagascar contre des tissus et autres produits originaires du Moyen Orient.
Cette carte est attribuée, pour ses similitudes avec d'autres cartes de l'archipel contemporaines, à William Hacke. Une version en anglais existe, conservée au British Museum (reproduite par, C. Allibert 1984, Mayotte, plaque tournante et microcosme de l'Océan Indien occidental, son histoire avant 1841, p347). Dans cette version qui doit être l'original, la ville de Bancanier est présentée comme "la plus maligne pour faire du commerce"!
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